• LA DOMINATION CHINOISE AU TIBET

    Les prétentions chinoises sur le Tibet sont elles fondées ?

     

     

     

    En août 2002, les éditions Albin Michel ont publié l'ouvrage d' Anne Marie BLONDEAU et Katia BUFFETRILLE, " Le Tibet est-il chinois ? " qui constitue une réponse à l'étude chinoise " Le Tibet : Cent questions et réponses " parue en 1987 aux éditions Beijing Information. Dans son avant-propos, A.M. BLONDEAU note : " Nous décidâmes de ne pas cautionner plus longtemps par notre silence, la propagande chinoise... ". A défaut d'en reprendre le titre, notre approche relèvera du même esprit et de la même démarche ; l'objectif sera de partir de l'argumentation chinoise, argumentation destinée à prouver l'appartenance historique du Tibet à la Chine et à justifier l'invasion de 1950 ( et donc les 52 ans d'occupation qui en découlent ) ; notre propos s'attachera à montrer qu'il s'agit avant tout d'une falsification évidente de l'Histoire et d'une vision caricaturale de la réalité. Un minimum de sérieux et d'objectivité dans l'analyse des sources ne peut laisser de doutes quant aux motivations profondes des autorités de Pékin ! Or, paradoxalement, le silence ou l'assentiment implicite des décideurs politiques et économiques mondiaux accréditent, par leur attitude, les thèses chinoises.

    Mais avant d'aller plus loin dans l'analyse du sujet, il convient de dresser le cadre géographique et historique de la question.

    Géographiquement, il faut distinguer 3 Tibet :

    • Le Tibet linguistique et culturel, qui est l'espace où la culture, la langue ( sous ses différents dialectes ) et la religion tibétaine sont largement dominants ; en plus du Tibet historique, il inclut le Nord du Népal, le Bhoutan et diverses régions himalayennes de l'Inde : Ladakh, Sikkim, Arunachal Pradesh...
    • Le Tibet historique sur lequel s'est exercé le pouvoir des rois et des Dalaï Lamas ; il correspond quasiment au territoire du Tibet indépendant de 1913 à 1950 et comprend 5 régions
      • Le Chantang ( au Nord ) et le Ngari ( à l'Ouest ) quasi désertiques
      • L' Ü Tsang ( Centre / Sud ) qui est le cœur historique et politique du Tibet, notamment dans la vallée du Yarlung Tsangpo qui deviendra le Brahmapoutre.
      • L'Amdo ( au Nord Est )
      • Le Kham ( à l'Est et au Sud Est )

    Dans l'esprit des Tibétains, il constitue le seul Tibet.

    • Le Tibet chinois [ La RAT = Région Autonome du Tibet ], consécutif à l'invasion et officialisé en 1965. Il ne représente que la moitié de la superficie du Tibet historique ( 1.2 millions de km2 contre 2.5 millions de km2 ) et seulement 1/3 de la population tibétophone ( environ 2 millions sur 6 ). C'est le seul Tibet reconnu par les Chinois qui ont purement et simplement annexé l'Amdo et le Kham oriental, intégrés aux provinces chinoises du Qinghai, du Gansu, du Sichuan et du Yunnan.

    S'y ajoute un " quatrième Tibet ", celui de la diaspora des réfugiés, principalement installés en Inde et au Népal, où ils s'efforcent de perpétuer la civilisation et les institutions tibétaines autour du Dalaï Lama et du gouvernement en exil, installés à Dharamsala.

    L'Histoire nationale du Tibet débute vraiment au VIIème siècle qui marque l'unification du pays, la fixation de l'écriture tibétaine et l'introduction du Bouddhisme sur les Hauts Plateaux. Durant 10 siècle, le royaume connaît une histoire troublée, entre divisions et réunifications successives. Au XVIIIème siècle, la Chine y établit un protectorat avant que les puissances coloniales ( en particulier la Grande Bretagne ) ne fassent irruption dans la zone.

    En 1913, le XIIIème Dalaï Lama proclama l'indépendance du Pays des Neiges, indépendance de facto pour un territoire quasiment isolé de toute influence extérieure.

    Depuis l'invasion de 1950, le Tibet a connu une pseudo autonomie jusqu'au soulèvement de Lhassa en mars 1959 qui précipite la fuite du Dalaï Lama en Inde et sert de prétexte à une répression impitoyable ( selon les sources chinoises le bilan s'élève à près de 100000 victimes en un an ). Depuis cette date, le Tibet a vécu 20 années particulièrement noires avec pour apogée les excès de la Révolution Culturelles, mais aussi, l'oppression religieuse, la sinisation forcée, les famines...

    Les années 80 sont marquées par une légère libéralisation de l'emprise chinois avant un nouveau tour de vis consécutif au émeutes de Lhassa ( entre 1987 et 1989 ) ; aujourd'hui il est illusoire de croire en une amélioration sensible ; seules les nécessités de soigner son image internationale, incitent les autorités de Pékin à offrir quelques signes de souplesses, comme la remise en liberté de quelques prisonniers politiques trop connus ou agonisants ( par exemple Ngawang Sangdrol) !

     

    L'argumentaire chinois repose sur des affirmations largement détaillées dans les " cent questions et réponses ", systématiquement reprises dans l'historiographie communiste et relayées par les organes officiels du régime, en particulier sur le site internet de l'ambassade de la RPC à Paris qui présente, entre autres, un " Livre Blanc sur la Tibet " de la même veine ; en voici les principaux éléments relatifs aux revendications historiques :

    • " Le Tibet est partie intégrante de la Chine depuis le XIIIème siècle ( voir même bien avant ) " ; il n'y a donc pas " d'occupation " du Tibet, mais un simple retour à la " Mère Patrie ".
    • " En 1950, l'APL a libéré le Tibet de " l'emprise étrangère impérialiste ", en l'occurrence britannique et américaine ".
    • " La libération a mis fin à un régime féodal oppressif, inégalitaire et a aboli le servage et l'esclavage ".
    • " L'armée chinoise a été sollicitée par les Tibétains eux même "
    • " La Chine est un pays multiéthnique constitué d'une majorité ( le peuple Han ) et de minorités nationales "

    Il importera donc d'apprécier l'absence de fondements de ces affirmations à caractère historique, en faisant ressortir les motivations idéologiques et impérialistes des autorités de Pékin. Pour ce faire, la présente étude s'articulera en trois idées forces :

    1/ La réalité de deux entités totalement distinctes jusqu'aux XVIIIème siècle, mais " associées " par des liens ambigus qui expliquent ( partiellement ), l'établissement du protectorat.

    2/ Des relations sino-tibétaines déséquilibrées par l'irruption des puissances coloniales qui manipulent les protagonistes au gré de leurs propres intérêts ; Dans ce contexte, le Tibet devient un pion au sein d'un jeu qui le dépasse totalement mais lui permet de déboucher sur une véritable indépendance.

    3/ Les prétentions chinoises apparaissent dès lors largement abusives et donc, il convient de déceler dans l'invasion de 1950 et ses conséquences, les motivations réelles de la Chine communiste, essentiellement idéologiques, géostratégiques et économiques.

    1/ De l'Empire tibétain au protectorat chinois ( VIIème-XVIIIème siècles )

    La première partie de l'étude couvre 12 siècles d'histoire au cours desquels se forgent les bases des relations sino-tibétaines et les fondements des revendications chinoises. Pour la Chine, 4 dynasties, principalement, interviennent dans ces relations :

      • Les Tang ( 618/907)
      • Les Yuans issus des Khans mongols ( 1276/1368 )
      • Les Ming ( 1368/1644 )
      • Les Qing installés par les envahisseurs mandchous ( 1644/1911 )

     

    1-1/ 2 Empires distincts

     

    Pour le Tibet, c'est le règne de Songtsen Gampo ( 617/649 ) qui marque le véritable début de l'histoire nationale tibétaine ; il fut l'unificateur du royaume, l'initiateur de l'écriture et du bouddhisme tibétains mais surtout, un grand conquérant. Ce sont ses conquêtes qui mirent pour la première fois en contact le Tibet et la Chine ; pour la première fois, se retrouvent face à face, deux empires ambitieux qui vont s'affronter pour des questions frontalières mais surtout de suprématie régionales. Dans ce rapport de force, la primauté apparaît plutôt tibétaine. Ainsi, en 641, Songtsen Gampo, réclame t-il en mariage une princesse chinoise ; devant le refus de l'empereur Tang, il ira la chercher les armes à la main !

    Malgré cela, ce mariage constitue le premier argument chinois dans son affirmation de la dépendance du Tibet car ils le considèrent comme un signe d'allégeance envers la Chine ! les évènements contemporains affirment davantage le contraire et révèlent une domination tibétaine qui se maintient durant plus d'un siècle ; ainsi, en 763, l'armée tibétaine prend et pille la capitale Tang, installe sur le trône un nouveau monarque et lui impose le paiement d'un tribut. Il faudra attendre le début du XVIIIème siècle pour que la Chine ne prenne sa revanche en envahissant, pour la première fois, le Tibet !

    Les relations entre le royaume tibétain et l'empire Tang est une succession de conflits qui prend fin en 821 par la signature d'un traité qui fixe la frontière entre les deux territoires ; cet accord assure plusieurs générations de calme, relatif, notamment grâce à l'établissement de limites reconnues et acceptées par les deux camps...et qui diffèrent fort peu de celles séparant la Chine républicaine du Tibet indépendant dans la première moitié du XXème siècle. Dans l'esprit des signataires du traité de 821, les relations qui s'établissent concernent deux entités politiques, deux peuples et deux civilisations nettement distinctes.

     

    1-2/ La relation prêtre-protecteur

     

    La seconde étape cruciale pour comprendre l'attitude actuelle des Chinois et l'ambiguïté du statut du Tibet, se situe au XIIIème siècle. Cette période est d'ailleurs admise par les chinois comme celle du " rattachement définitif " du Tibet à la Chine.

    Depuis la signature du traité évoqué précédemment, la situation locale a profondément évolué. La Chine connaît, depuis 300 ans une situation d'anarchie et de division ; le Bouddhisme s'est installé solidement au Tibet avec des formes spécifiques. De ce fait, le Tibet guerrier s'est transformé en pays pacifique ; il est devenu un système de type seigneurial dominé par l'ordre privilégié des religieux et, en particulier, des responsables des monastères ; c'est désormais un royaume à tendance nettement théocratique. Dans la zone, la puissance dominante est l'empire mongol hérité de Gengis Khan.

    Or, le Tibet ayant adopté le principe de non-violence, il n'a plus de véritable armée et doit donc se trouver des protecteurs et déléguer sa défense ( l'application du principe de non-violence est très relative en politique intérieure ). Ce sont donc, tout naturellement, les Mongols qui vont tenir ce rôle ; en 1249, les hiérarques tibétains se placent volontairement sous le protectorat des Mongols, avec l'instauration d'un lien particulier appelé chöyön , que l'on peut " traduire " par la relation personnelle entre un maître spirituel et son protecteur ou bienfaiteur laïc. Le dignitaire religieux s'engage à enseigner les principes bouddhiques au Khan et à assurer son salut divin. Aux yeux des Mongols, il devient le chef spirituel de l'empire. Le souverain temporel et laïc offre, en échange, la protection de son armée au territoire tibétain dépourvu de défense et à ses habitants. Ces liens d' " homme à homme " ne sont pas sans rappeler les relations féodales du Moyen Age occidental, par un contrat moral de type personnel entre deux individus qui échangent leur protection ; le secours divin remplacerait " l'aide et le conseil ", mais la similitude s'arrête au principe initial car le chöyön est spécifiquement asiatique dans son esprit et son application.

    Bien évidemment, les Khans mongols profiteront de ces liens privilégiés pour exercer un contrôle sur la politique intérieure tibétaine ...qui en avait d'ailleurs bien besoin, avec un pouvoir central en état de décomposition avancée. Ainsi, en 1260, Koubilaï Khan participe à la réorganisation administrative et territoriale du Tibet ; mais d'une manière générale, ils n'ont pas abusé de leur pouvoir et ont laissé aux Tibétains une très large autonomie.

    La situation du Tibet se complique lorsque les Mongols conquièrent la Chine, invasion qui s'achève par l'installation de la nouvelle dynastie des Yuan, en 1276. Le Kham se pare, dès lors, du titre d'empereur de Chine...ce qui permet aujourd'hui aux autorités chinoises d'affirmer que depuis 1276, le Tibet est sous souveraineté chinoise et partie intégrante de la Chine...assertion totalement infondée au regard des sources contemporaines, et même de la simple logique. Une telle affirmation résulte de l'amalgame abusif entre deux situations distinctes : d'un coté, la relation tibeto-mongole qui est un lien de protectorat accepté et sans occupation ; de l'autre, une relation de domination des Mongols sur la Chine, par une invasion, une occupation territoriale et une prise de pouvoir. Chinois et Tibétains se retrouvent, de fait, soumis à une même autorité, mais sans liens directs entre eux et avec des relations au pouvoir dominant nettement différenciées. D'ailleurs, l'argument du rattachement " officiel " du Tibet à l'Empire Yuan, apparaît comme une invention des communistes chinois depuis 1950 ; aucun document, aucun acte de l'époque Yuan ne fait allusion à un quelconque rattachement à la Chine, ni d'ailleurs à l'Empire mongol, alors que la Chine, au même titre que la Russie et l'Iran, est parfois considéré comme partie intégrante de la Mongolie. Dans le Yuanshi, la compilation de l'histoire officielle de la dynastie rédigée en 1369 ( un an après la chute de la dynastie ), le Tibet n'est inclus, ni dans le royaume mongol, ni dans l'empire chinois ; il apparaît " sous domination " mongole mais comme entité séparée. Bien plus tard, lors de la conférence de Simla ( 1914 ), le représentant du Kuomintang se contente de faire remonter la souveraineté chinoise sur le Tibet à l'année 1792 !

    Il est clair qu'au XIIIème siècle, le Tibet et la Chine demeurent des entités distinctes, sous domination mongole certes, mais sans liens directs; d'ailleurs, tout au long du règne des Ming, les liens sino-tibétains resteront extrêmement ténus, se limitant à quelques frictions frontalières, pour des gains territoriaux modestes au bénéfice des Chinois. Leur emprise ne s'exerce que sur les confins et il n'est, de toute façon, jamais question de rattachement. Au contraire, les échanges diplomatiques revêtent un caractère classique entre états séparés, avec, comme c'était habituel en Asie, des remises de titres honorifiques ; il faut nullement y voir, à l'instar de la propagande actuelle, un quelconque signe de soumission.

     

     

    1-3/ Un protectorat fluctuant

     

    Les relations sono-tibétaines, caractérisées jusqu'alors par l'absence de liens serrés, vont nettement évoluer au XVIIIème siècle, avec pour origine de ce changement, des faits qui remontent près de 200 ans auparavant. Au milieu du XVIème siècle, la Chine des Ming s'est affaiblie alors que les mongols ont retrouvé une partie de leur puissance passée ; le Tibet, lui, est secoué par d'incessantes querelles intestines, notamment entre les monastères et il nn'a plus de véritable pouvoir central. Une nouvelle école bouddhique est apparue, les Gélugpas [les purs], avec un esprit de réforme et de retour aux fondements de la religion. C'est dans ce contexte que le contrat de chöyön est réactualisé, en 1578, par une rencontre entre Altan Khan et Sönam Gyatso, le chef de l'école Gélugpa ; à cette occasion, le maître tibétain reçoit le titre de Dalaï Lama, dont il devient la troisième incarnation, ses deux prédécesseurs étant intronisés à titre posthume. Le rôle de protecteur militaire sera assumé normalement par les Khans, comme en 1610 où l'empereur intervient pour stopper une guerre civile. La première moitié du XVIIème siècle est marqué par l'étroitesse des liens qui unissent Gushri Khan et le Vème Dalaï lama que le mongol impose comme chef spirituel et temporel du Tibet ( 1642 ). Le Pays des Neiges s'organise autour d'un système tricéphale, avec le Dalaï Lama, chef spirituel incontesté qui supervise les affaires temporelles, un régent, nommé par lui et qui exerce le pouvoir politique sous son contrôle et enfin, le " bras armé ", le Khan, qui n'interfère dans les affaires intérieures qu'en cas de troubles.

    Au milieu du XVIIème siècle, la situation a encor évolué. En Mongolie, à la mort de Gushri Khan, l'empire éclate entre des tribus rivales ; c'est le début du déclin définitif. En Chine, la dynastie Ming s'effondre sous les coups des Mandchous qui prennent le trône en 1644, avec une nouvelle dynastie : les Qing. Au Tibet, le " Grand Vème " occupe un pouvoir incontesté et considère que le " protecteur extérieur " est moins nécessaire. Se produit alors un phénomène de balance entre une Mongolie qui s'enfonce dans la guerre civile et une Chine revigorée ; le Tibet va faire les frais de ce renversement, d'autant plus que le VIème Dalaï Lama n'a pas le charisme de son prédécesseur et préfère la poésie et les compagnies galantes à l'exercice du pouvoir. En 1717, le Tibet subit l'invasion des Mongols Dzungars qui investissent et pillent Lhassa ; cette incursion sert de prétexte aux Chinois pour intervenir. L'empereur Kangxi envoie une armée qui libère le pays mais il en profite pour étendre son emprise sur le territoire en installant un gouvernement civil, placé sous le contrôle de deux représentants chinois, les Ambans qui bénéficient d'une garnison implantée à Lhassa ( 3000 hommes à l'origine ). Il destitue le Dalaï Lama et entend désigner son successeur. L'emprise chinoise sera encore renforcée sous l'empereur Qialong ( 1736-1793 ) ; celui ci réorganise l'administration tibétaine, édicte des lois et s'immisce même dans les affaires religieuses : en 1792, dans son " Discours sur les lamas ", il s'insurge contre le fait que le choix des grandes réincarnations se fasse au sein d'un cercle restreint de familles et décide que la " reconnaissance " se fera par tirage au sort, dans une urne d'or ; cette décision ne sera jamais respectée par les Tibétains...mais les Chinois ressortiront l'urne, en 1995, pour désigner " leur " propre Panchen Lama.

    A partir de 1720, l'emprise de la Chine sur le Tibet est effective et incontestable, sous la forme d'un véritable protectorat de fait, établit par Kangxi et renforcé par Qialong ; le changement transparaît nettement dans la cartographie contemporaine : En 1708, la " Couverture cartographique de la Chine " présente le Tibet comme " Waï fou ", c'est à dire, " extérieur mais tributaire " ; par contre, en 1721, le " Grand Atlas de la Chine " inclut le Tibet en tant que province chinoise.

    Ce protectorat chinoise se révèle fluctuant à l'usage ; il est réel en périodes troublées ( guerre civile, rebellions...), avec une main mise sur la politique intérieur ; il s'avère beaucoup plus souple en temps calmes, marqué par un retrait des Chinois qui se contentent de remplir leur rôle de protecteur ; ainsi, en 1791, ils interviennent pour stopper une tentative d'invasion des Gurkhas népalais, puis se retirent. D'une certaine manière, l'emprise chinois est fonction du comportement des Tibétains eux même.

    Dès la disparition de Qialong et au XIXème siècle, l'affaiblissement de la Chine qui sombre dans l'anarchie, rend ce protectorat totalement virtuel ; les Chinois n'assurent même plus leur rôle de protecteur et laissent les Tibétains se débrouiller seuls face aux agressions étrangères. Les deux Ambans présents à Lhassa, dont les injonctions ne sont jamais respectées par les Tibétains, se contentent d'un rôle de simples observateurs impuissants, et maintiennent uniquement l'illusion de la domination chinoise. Or, ce protectorat, effectif au XVIIIème siècle mais devenu fictif ensuite, est à l'origine de deux perceptions différentes des liens sino-tibétains, à l'époque comme aujourd'hui. Pour Pékin, le protectorat de Qialong équivaut à une annexion et à une souveraineté de fait, illustrée par le " Discours sur les Lamas " qui démontre que l'autorité impériale s'exerce dans tous les domaines, y compris religieux ; dans ce contexte, le Dalaï Lama n'est perçu que comme chef spirituel, sans pouvoir temporel. Pour les Tibétains, les Chinois n'ont fait que se substituer aux Mongols défaillants dans le cadre du Chöyön ; ils ne sont que des protecteurs, très lointains depuis 1793 et les Ambans des représentants des empereurs dépourvus de crédibilité, dont les " ordres " ne sont que des " conseils ". Le Tibet est tombé sous la coupe d'une Chine ambitieuse et expansionniste, du fait de ses dissensions internes, mais il a retrouvé une souveraineté de facto au XIXème siècle, tout en acceptant une " dépendance nécessaire " ( une protection militaire ), du fait de son statut particulier ; de surcroît, la Chine est absente du Tibet, elle n'assume pas son engagement de défense et le protectorat qu'elle revendique est totalement illusoire ; dans la pratique, le Tibet gère seul ses affaires, sans aucune influence extérieure. Toutefois, l'ambiguïté statuaire subsiste de par ces conceptions opposées qui se retrouvent dans les mêmes termes aujourd'hui.

     

     

    2/ Un pion au centre des ambitions coloniales

     

     

    A le fin du XIXème siècle, l'irruption des puissances coloniales occidentales dans la zone va profondément modifier l'équilibre politico-religieux dans les relations sino-tibétaines ; le premier contact du Tibet avec le monde occidental se fait par l'intermédiaire de la Grande Bretagne.

     

    2-1/ L'irruption du Tibet dans le jeu colonial

     

    Il faut d'abord s'interroger sur les raisons qui ont amené les Britanniques à s'intéresser au Tibet. En premier lieu, il faut y voir des intérêts expansionnistes et stratégiques avec une étape supplémentaire dans l'avancée vers l'Himalaya et les hauts plateaux d'Asie Centrale ; en prenant pied au Tibet, après l'incorporation du Bhoutan et du Sikkim à l'Empire des Indes et la mise sous tutelle du Népal, ils s'assuraient un glacis protecteur. Sur le plan géopolitique, il s'agissait d'anticiper sur d'autres prétentions colonialistes, en particulier celles des Russes dont les ambitions dans la régions ont sans doute été surévaluées par les Britanniques ; en se rapprochant de la Chine, par le biais du Tibet, il espéraient constituer une sorte de front anti-russe et les écarter définitivement. Enfin, il est indéniable que des facteurs économiques ont eu une influence sur cette stratégie ; à travers le Tibet, c'est la Chine qui constitue l'objectif commercial prioritaire, mais le Tibet constitue aussi un marché potentiel pour les produits indiens ( le thé...) et possède des ressources naturelles appréciables.

    Les premières approches britanniques en direction du Tibet se soldent par des échecs, avec une fin de non-recevoir de la part des autorités tibétaines qui refusent de s'ouvrir aux influences occidentales ( et étrangères en général ) ou de voir leur territoire traversé par des commerçants. C'est donc vers la Chine, considérée comme puissance tutrice, que les Anglais vont se tourner pour arriver à leurs fins. L'ouverture vers la Chine va s'opérer en deux phases, avec un changement d'orientation très net dans la stratégie anglaise lorsqu'ils percevront clairement la réalité locale. Dans un premier temps, ils multiplient les signatures de traités avec la Chine ; Les plus significatifs sont :

      • 1876 : La Convention de Chefoo où la Chine accorde un droit de passage anglais au Tibet ; cet accord constitue la première reconnaissance implicite de l'autorité chinoise sur le Tibet par une puissance occidentale.
      • 1890 : Le Traité de Calcutta qui fixe la frontière entre le Sikkim anglais et le Tibet.
      • 1893 : Le " Tibet Trade Regulation " qui autorise le commerce britannique au Tibet et leur permet d'ouvrir un comptoir commercial, à Yatung, en territoire tibétain.

    Ces traités légitiment les revendications de souveraineté chinoise et son " droit " à mener la politique extérieure du Tibet ; l'Angleterre admet une quasi-souveraineté chinoise car cela va dans le sens de ses propres intérêts. Mais il vont très vite prendre conscience que la Chine n'a aucun moyen pour imposer ces accords au Tibet ; d'ailleurs, les Tibétains entendent restés maître de leur territoire et de leurs choix et ne se sentent pas concernés par des conventions signées par dessus leur tête ; ils refusent donc catégoriquement de les appliquer, ce qui incite les Britanniques a changer de stratégie, dès qu'ils comprennent que la souveraineté chinoise n'est que nominale et à traiter directement avec Lhassa : en1899, une première tentative de Lord Curzon ( Vice-Roi des Indes ) d'établir un contact direct est éconduite poliment ; devant l'impossibilité de traiter pacifiquement, ils vont recourir à la manière forte : en 1904, ils montent une opération militaire menée par le colonel Younghusband qui aboutit à l'occupation de Lhassa et à la fuite du XIIIème Dalaï Lama ; l'action des Anglais a été suffisamment forte et brutale pour marquer les esprit et indiquer leur intransigeance ; trois ans plus tard, ils imposent la signature du Traité de Lhassa qui entérine leur présence avec trois bases commerciales au Tibet et une représentation à Lhassa, et impose le paiement d'une indemnité. Ainsi, lorsqu'ils ont perçu la virtualité de l'emprise chinoise, les Britanniques ne s'adressent plus qu'aux seuls Tibétains, reconnaissant implicitement la souveraineté du Tibet.

    La diplomatie ou le comportement britannique fluctuant au gré de leur perception de la situation locale et de leurs intérêts propres se retrouvent dans le vocabulaire qu'ils utilisent ; en 1907, dans un accord anglo-russe, il est fait allusion à la suzeraineté chinoise, ce qui signifie, dans leur esprit, que l'emprise chinoise sur le Tibet est totalement virtuel.

    La Chine, elle même, va prendre conscience de sa totale impuissance et va réagir pour tenter de réaffirmer l'autorité à laquelle elle prétend. En 1908, elle lance une offensive qui lui permettra de prendre Lhassa en 1910 et, peu après, ratifie la Convention de Lhassa et décide de payer l'indemnité imposée par la Grande Bretagne, ce qui est un moyen de faire reconnaître son autorité. Malheureusement pour elle, la révolution de 1911 marque l'effondrement de l'Empire Qing, l'installation de la République et le début d'un absence totale de quatre décennies du plateau tibétain ; en effet, le gouvernement de Lhassa, profite du contexte de guerre civile pour chasser tous les ressortissants hans installés sur son territoire ; aucun chinois ne sera présent au Tibet jusqu'en 1933.

     

     

    2-2/ Une indépendance qui ne change pas les données

     

    La révolution chinoise a accéléré le processus d'indépendance du Tibet, sans forcément bouleverser les données de base de la situation, ni les rapports de force dans la région, ni la perception de chacun des protagonistes. La période qui court de 1911 à 1950 est dominée par trois attitudes : L'inexpérience tibétaine, l'hypocrisie des puissances occidentales ( en particulier les Britanniques ) et la persévérance chinoise à revendiquer sa souveraineté sur le Tibet. Dès le départs des Chinois, les choses se précipitent ; en 1912, Yuan Shikaï, le leader républicain du Kuomintang annonce au Dalaï Lama qu'il le rétablit dans ses titres et fonctions ( il avait été destitué par l'empereur en 1908 ), ce qui lui vaut comme réponse : " qu'il [ le Dalaï Lama ] entend exercer le pouvoir politique et religieux au Tibet, mais n'a aucun rang à devoir à la Chine... ". L'année suivante, il proclame l'indépendance du Tibet en déclarant : " Maintenant, l'intention de la Chine de coloniser le Tibet sous couvert de la relation chöyön a disparu...Nous sommes une nation petite, religieuse et indépendante... " et d'ajouter qu'il " n'a pas à réclamer cette indépendance à la Chine... ". Dans son esprit, l'indépendance de fait est logique : le chöyön reposait sur un lien personnel entre l'empereur et le Dalaï Lama ; l'Empire déchu, la relation tombe d'elle même, redonnant au Tibet sa totale souveraineté.

    En 1914, les Britanniques provoquent une réunion tripartite à Simla pour régler des différents frontaliers ; la conférence illustre l'ambiguïté du statut mais surtout l'attitude équivoque des Anglais pour asseoir leur influence dans la région ; ils traitent les Tibétains d'égal à égal mais leur impose d'admettre la suzeraineté chinoise, terme sans aucune signification concrète ; Les chinois y voit une reconnaissance de l'indépendance tibétaine et refuse de ratifier la convention. Ainsi, de 1913 à 1950, le Tibet apparaît il totalement détaché de la Chine et jouissant d'une indépendance réelle. Cet état de fait a d'ailleurs été " officialisé " ( à postériori ) par la Commission Internationale des Juristes dans un rapport commandé par l'ONU en 1959-60 ; le document insiste sur deux éléments :

    1/ : " Le refus de la Chine de ratifier le Traité de Simla, dégage le Tibet de ses obligations à son égard et en fait un état souverain de facto... "

    2/ : " Le Tibet était en 1951 [ lorsque la Chine lui impose l'accord en 17 points qui entérine une annexion déguisée ] un état indépendant de facto...il a démontré de 1913 à 1950 qu'il présentait toutes les conditions d'un état, telles qu'elles sont généralement acceptées par la loi internationale [ donc un état indépendant de jure ].

    Or, cet indépendance n'a jamais été reconnu par aucun état, à l'exception de la Mongolie avec laquelle le Tibet a signé un acte de reconnaissance mutuelle en 1913. Une telle incongruité, au regard de certains voisins admis aisément dans le concert des nations ( Bhoutan, Mongolie...), peut s'expliquer par trois raisons. Premièrement, parce que les Tibétains n'ont jamais entrepris de démarches diplomatiques pour obtenir une reconnaissance officielle et qu'ils se sont volontairement maintenu dans un isolement complet ; pour eux, leur souveraineté était évidente et ne nécessitait pas d'assentiment international. Deuxièmement, parce que la Chine républicaine persiste à se présenter comme la tutrice légale du Tibet et appuie sa prétention de tout son poids international. Troisièmement, parce que les puissances occidentales ont continué à jouer un jeu trouble, traitant le Tibet en état souverain, sans le reconnaître officiellement et continuant à admettre à la Chine certaines prérogatives ; une attitude entièrement conditionnée par leurs propres intérêts...et ils ne s'en cachent pas ( avant comme après l'indépendance ) ; trois exemples extraits d'une documentation officielle abondante l'attestent :

    • en 1903, dans un rapport de Lord Curzon à son gouvernement : " Nous considérons la soi-disant suzeraineté de la Chine sur le Tibet comme une fiction constitutionnelle, une simulation politique maintenue car convenant aux deux parties " [ la Chine et la Grande Bretagne ]
    • en 1907, dans un message du chef du Foreign Office pour l'Extrême Orient à l'ambassadeur américain à Londres : " En fait, non seulement les Tibétains proclament qu'ils sont indépendants, mais ils le sont réellement... "
    • en 1949, dans un mémorandum du Département américain : " Si le Tibet a le cran de résister à l'infiltration communiste...il serait de notre intérêt de traiter le Tibet en tant que pays indépendant, plutôt que de le considérer comme faisant partie d'une Chine devenue communiste... " [ le contexte de Guerre Froide, autorise, semble t-il tous les cynismes ! ]

    Ainsi, les grandes puissances ont préféré maintenir le flou juridique, ménager " la chèvre et le chou " en attendant de voir comment la situation allait se décanter.

     

    2-3/ " L'emprise de la clique impérialiste "

     

     

    La Chine, qu'elle soit républicaine ou communiste, n'a jamais accepté cette indépendance de fait. La propagande actuelle de Pékin y voit une  " illusion d'indépendance " pour un Tibet " totalement inféodé à la clique impérialiste " [ principalement la Grande Bretagne et, pour la fin de la période, les Etats Unis ] ; Une telle argumentation, récurrente, repose sur des affirmations infondées. Parmi celles ci , l'indépendance aurait été fomentée par des forces pro-anglaises ( jamais citées explicitement ) ; Ces mêmes britanniques sont accusés d'avoir systématiquement provoqué des troubles internes, par exemple d'être responsables de la brouille entre le Dalaï et le Panchen Lama, puis de la destitution du régent Reting. On leur reproche également d'avoir fourni des armes et des équipements militaires aux Tibétains. Les Etasuniens n'échappent à ces procès d'ingérence alors qu'ils se sont contentés, pendant la deuxième guerre mondiale, de solliciter du gouvernement de Lhassa, un droit de passage pour acheminer vers la Chine, du matériel depuis l'Inde ; Ensuite, en 1948, ils ont reçu une délégation commerciale tibétaine.

    D'ailleurs, le Tibet apparaît comme un pays totalement fermé aux influences et à la présence étrangères. On ne peut ignorer les difficultés rencontrées par A. David-Néel pour atteindre Lhassa ; entre 1945 et 1950, les étrangers installés à demeure au Tibet n'excèdent pas 10 personnes parmi lesquelles, deux opérateurs radio anglais et les deux alpinistes H. Harrer et P. Aufschnaiter.

    Aujourd'hui, la Chine persiste dans cet argumentaire qui lui sert, croit-elle, à justifier son intervention de 1950. A l'époque du Tibet indépendant, il lui permettait d'exercer une pression sur les grandes puissances qui les incitait, pour ménager un allié, à ne pas reconnaître l'indépendance du Tibet. Ainsi, en 1947, la Chine fait un scandale à la Grande Bretagne parce qu'elle avait apposé des visas britanniques sur des passeports tibétains ; La Grande Bretagne s'est excusé platement...avant de prolonger, discrètement, les visas ! L'année suivante, lors de la première conférence inter-asiatique de Calcutta, les délégués chinois ont menacé de quitter les lieux si le drapeau tibétain n'était pas retiré ; les autorités indiennes ont cédé, au grand dam des tibétains.

    On le voit, le statut du Tibet apparaît flou, pour trois raisons principales : l'ambivalence de l'attitude des Anglais et des autres puissances, la pression constante de la Chine qui n'a jamais renoncé à ce qu'elle considère comme ses " prérogatives " et enfin, l'inexpérience et la naïveté des Tibétains qui n'ont compris que bien trop tard, l'importance de se faire reconnaître. Aujourd'hui, la situation n'a guère évolué et les grandes puissances continuent de s'abriter derrière ce flou, ce " statut peu clair du Tibet " pour accepter les justifications chinoises et donc l'occupation, au nom de la " stabilité de l'ordre légal international ", et ce, malgré les dénonciations des ONG, les rapports de la CIJ et les prises de positions d'organismes officiels, mais sans grand pouvoir autre que consultatif ( Parlement européen...) Le problème, c'est qu'en agissant ainsi, ils entérine le fait que " la force prime sur le droit ".

     

     

    3/ Les motivations réelles de la Chine

     

    L'invasion de 1950 s'inscrit dans la ligne directe de ces revendications anciennes et applique à la lettre un " plan de libération " établi de longue date en accord avec le PCUS. Ce programme, qui n'apparaît pas dans la propagande actuelle, prévoyait de " libérer de l'oppression réactionnaire " le Tibet, mais aussi, la Mongolie, le Népal, le Sikkim et le Bhoutan...ce qui ne laisse aucun doute sur les arrière-pensées idéologiques et impérialistes des communistes de Mao. Il convient, tout d'abord de rappeler le fil des évènements. La première constitution de la RPC, peu après la victoire de Mao, prévoit " l'autonomie et le respect des particularismes culturels des minorités nationales " et, le 1er janvier 1950, l'Agence Chine Nouvelle proclame que " ...la tâche de l'APL pour 1950 est de libérer Taiwan, Hainan et le Tibet...Le Tibet fait partie intégrante de la Chine et il est sous l'influence des impérialistes... ". Le terrain est prêt pour l'intervention. Elle se produit le 7 octobre 1950 par une offensive en trois points : Au Kham depuis le Yunnan, en Amdo depuis le Gansu et au Ngari à partir du Xinjiang ; malgré son courage, la petite armée tibétaine, mal équipée et formée, est vite débordée et, le 17 octobre, la capitale du Kham, Chamdo, tombe aux mains des Chinois. Six mois plus tard, le 23 mai 1951, les Chinois imposent à une délégation tibétaine qui n'a pas rang plénipotentiaire et sous la contrainte, la signature de l'accord en 17 points qui entérine l'annexion du Tibet. Enfin, à la mi-septembre, les troupes chinoises entrent à Pékin.

    Cette annexion se fait dans une ambiance d'indifférence internationale et de lâchage général. En effet, en 1950, les grandes puissances ont les yeux tourné vers la Corée alors que les métropoles coloniales s'embourbent dans les crises indépendantistes ; de ce fait elles refusent de s'engager en faveur de ce qui peut apparaître comme un séparatisme. De son côté, l'Inde, qui a pourtant traité son voisin tibétain en état souverain depuis 1947, ne le soutient pas ; une telle attitude s'explique d'abord par un alignement systématique sur la politique étrangère de la Grande Bretagne...qui se désintéresse de l'Asie depuis la fin de son empire ; d'autre part, l'Inde est surtout préoccupée par son organisation de nouvel état indépendant et par sa rivalité avec le Pakistan ; enfin, la personnalité de Nehru, grand admirateur de Mao, influe sur les options géopolitiques de son pays ; celui ci souhaite un axe Pékin-Delhi, indépendant des blocs, qui serait le moteur du développement asiatique.

    L'ONU, enfin, ne réagit pas, et l'appel à l'aide du Dalaï Lama ( le 7 novembre 1950 ) reste sans réponse. Quelques années plus tard, seul le Salvador ( soutenu par l'Irlande ) demande le vote d'une résolution exigeant le retrait chinois : la question sera retirée de l'ordre du jour, à la demande de l'Inde ( relayée par la Grande Bretagne ), toujours obnubilée par sa politique pro-chinoise.

    A partir de ce moment, il faudra attendre la fin des années 80, avec les images des émeutes de Lhassa et de la brutale répression des policiers chinois, et surtout la nomination du Dalaï Lama comme Prix Nobel de la Paix, pour que le monde sorte un peu de son indifférence et s'interroge sur la nature et les raisons de l'occupation chinoise.

     

     

    3-1 / Une idéologie de libération

     

    La première justification chinoise de l'invasion, avant même les revendications historiques, concerne la situation sociale du Tibet, antérieure à 1950. Elle est reprise à l'identique depuis 52 ans : " Le Tibet était une société féodale partagée en deux catégories : " les seigneurs ", c'est à dire les membres du gouvernement, les nobles et les monastères ; les " classes exploitées " constitués par les serfs et les esclaves exploités et maltraités; la présence chinoise à libéré les masses opprimées et apporté des progrès considérables dans le domaine des Droits de l'Homme ". Il faut d'abord remarquer qu'en droit international, cela n'autorise pas une intervention extérieure sans mandat. Deuxièmement, on ne peut nier que la société tibétaine d'alors était inégalitaire et archaïque, mais elle ne se différenciait que peu des autres pays d'Asie. En ce qui concerne la terminologie du discours chinois, divers éléments sont à " décrypter ". La " société féodale " s'apparente d'avantage à un système de type " seigneurial ", selon acception médiévale du mot : pas de fief, pas de liens personnels entre nobles, pas de devoirs banaux...mais des paysans attachés à un propriétaire foncier par un jeu complexe d'endettement transmissible. Il est vrai que le statut des paysans les apparente à des serfs ( la polémique est vive entre historiens occidentaux sur la question ), mais il convient de remarquer que, dans une société très pauvre, les " serfs " étaient loin d'être les plus défavorisés, dans la mesure où ils avaient une terre à exploiter ; les paysans sans terre et les nomades étaient souvent bien plus malheureux. Par contre, l'allusion à des formes d'esclavage est totalement inadéquate. Ceci dit, malgré la très grande pauvreté qui régnait, nous ne connaissons aucune mention de famine avant 1950 ( à la différence des années 60 où les graves carences alimentaires – 4 à 500000 morts – sont totalement imputables aux erreurs de gestion chinoises ). Les tibétains étaient pauvres mais dignes, ils sont devenus misérables !

    La notion d'oppression et de maltraitance rejoint encore davantage la propagande idéologique ; l'historiographie montre que les paysans étaient taillables et corvéables mais très rarement maltraités. Or, dans l'esprit dogmatique des dirigeants communistes chinois, " féodalisme / servage / oppression brutale " sont des concepts indissociables ; ils ne peuvent concevoir qu'une société inégalitaire ne soit pas automatiquement oppressive et brutale ; comme, de plus, les paysans ne se révoltent pas ( les exemples recensés sont exceptionnels ) c'est " qu'ils sont tellement exploités et opprimés qu'ils n'ont aucune possibilité de bouger " ...il est donc d'autant plus important d'aller les libérer !

    Cette idéologie inspirée de la Lutte des Classes, a été systématiquement utilisée pour falsifier l'histoire. Selon la propagande, ce sont les " masses laborieuses tibétaines " qui ont appelé les communistes à l'aide et leur ont réservé un accueil enthousiaste ! Il suffit de regarder les photos d'époque pour prendre conscience de l'enthousiasme débordant des tibétains ! De même, il faut rappeler que la résistance tibétaine a été principalement animé par les milieux paysans khampas ! Depuis 1959, les Chinois s'ingénient à présenter la révolte de Lhassa comme une tentative des classes privilégiées pour rétablir l'ordre ancien ; comment dans ces conditions expliquer la répression chinoise qui a fait près de 100000 victimes en un an, frappant, sans distinction toutes les catégories sociales ? Sur le terrain, les occupants ont cherché, en vain ou sous la contrainte, à dresser les populations défavorisées contre les anciens " exploiteurs ", sans parvenir à briser la solidarité tibétaine.

    En fait, on s'aperçoit que les idéologues au pouvoir à Pékin sont englués dans un schéma figé de " lutte des classes, oppression, exploitation...qu'ils plaquent systématiquement, ce qui les empêche de saisir la réalité tibétaine, passée et présente. Les nombreux témoignages de Tibétains ou d'étrangers durant la première moitié du XXème siècle, montre une société pauvre, injuste selon nos critères occidentaux mais où la population ne se plaint pas et accepte son sort avec un certain fatalisme initié par les principes bouddhiques. Quoiqu'il en soit, les quelques récits contemporains de l'invasion, émanant des chinois révèlent leur totale incompréhension face à la solidarité existant entre " exploités et exploiteurs ". Le même étonnement s'applique aux croyances religieuses, qualifiées de superstitions ou " d'opium du peuple " qui perdurent très vivaces malgré cinquante année de politique antireligieuse forcenée, de dénigrement systématique à l'encontre du Dalaï Lama et de répression dont les moines restent les cibles privilégiées. Aujourd'hui, en dépit de tous ces efforts, le leader charismatique conserve l'adoration de son peuple et la religion demeure le ferment national, l'âme de la résistance et la source d'espérance de la population. Cette incompréhension est le résultat du décalage profond qui subsiste entre deux civilisations d'essence opposée : Les Chinois, aveuglés par un dogmatisme idéologique et matérialiste et les Tibétains, profondément croyants, emprunts de mysticisme et convaincus de l'impermanence des corps et des esprits.

     

     

    3-2 / Impérialisme et géostratégie

     

     

    Les historiens chinois ont une conception très particulière de leur propre histoire nationale ; ils partent du postulat d'une Chine multiéthnique antérieure au Tang ( VIIème siècle ), qui comprenait la majorité han et des nationalités minoritaires qui auraient réussi à constituer des entités politiques distinctes en profitant des divisions de la Chine, entre le IXème et le XIIIème siècles. Ainsi, la Mandchourie, la Mongolie, le Tibet...seraient des provinces chinoises dès l'Antiquité ; ce seraient des " communautés ethniques " liées, et dépendantes des Hans. Dans ces conditions, les conquêtes mongoles ne sont que des guerres de réunification menées par une ethnie " chinoise ", membre du territoire chinois depuis l'Antiquité ; " l'erreur d'interprétation " vient d'historiens occidentaux qui " ne connaissent rien " à l'histoire de la Chine et confondent " Hans " ( ethnie majoritaire ) et " Chinois "

    ( nation pluriethnique constituée des Hans et de 55 nationalités minoritaires ). C'est en se fondant sur la même analyse que l'invasion du Tibet, devient un simple " retour à la mère-patrie ". Cette théorie, très discutable, recèle aussi une connotation méprisante et raciste de la part des Hans qui considèrent les ethnies minoritaires comme " barbares arriérés, incapables d'exister en tant que nations distinctes " ; elles sont, par nature, destinées à être partie intégrantes de la Chine ! ( ce complexe de supériorité apparaît nettement perceptible chez les colons de Lhassa qui affichent une attitude hautaine à l'égard des autochtones ). Le passé a déjà vu naître des idéologies similaires...qui se sont révélées particulièrement dévastatrices !

    De ce fait, la Chine ne peut avoir qu'une politique expansionniste puisqu'elle a vocation à dominer les peuples inférieurs voisins...Ceci explique, en partie, les revendication territoriales chinoises : Les archipels des Paracel et Spartly, en mer de Chine, le nord du Ladakh ( l'Aksaï Chin ), l'Arunachal Predesh indien...qui s'ajoutent au régions déjà annexées et assimilées : le Turkestan oriental, la Mongolie intérieure, la Mandchourie, le Tibet...

    Bien évidemment, les intérêts géostratégiques ne sont pas absents et se superposent à cet expansionnisme " naturel ". En se limitant à la sphère himalayenne et en particulier au Tibet, l'invasion a placé la Chine en situation de contrôle en Asie centrale, au contact direct de trois ennemis potentiels : l'URSS, l'Inde et le monde musulman. En outre, la conquête du Toit du Monde, a constitué la première étape du positionnement de la Chine, face à l'Inde, considérée comme adversaire prioritaire dans sa volonté de leadership sur le continent asiatique ; en annexant le Tibet, elle impose à l'Inde une pression et une menace permanente sur des milliers de kilomètres frontaliers ; depuis, elle a entrepris une politique de rapprochement avec diverses entités d'Asie du Sud ( Népal, Pakistan, Bhoutan, Birmanie, Tigres Tamouls de Sri Lanka...ce qui ressemble fort à une manœuvre d'encerclement ! Il est clair que la Chine envisage la potentialité d'un conflit majeur sino-indien et elle se donne les moyen de ses ambitions, par exemple, par l'aménagement de tout un réseau routier convergent vers la zone frontalière pour l'acheminement rapide de troupes et de matériels.

     

     

     

    3-3 / Le Far-West chinois

     

     

    La troisième motivation chinoise, et non la moindre, s'appuie sur l'immense potentiel naturel du Tibet qui constitue en premier lieu un débouché pour la main d'œuvre excédentaire de la Chine orientale et littorale, de plus en plus confrontée au problème du chômage ; actuellement, 7 millions de colons hans sont installés temporairement ou définitivement à l'intérieur du Tibet historique, dont, environ, 600000 dans la RAT et 150000 pour la seule agglomération de Lhassa ; l'objectif avoué de Pékin est de porter ce chiffre à 15 ou 20 millions de personnes d'ici 10 ans ; pour se faire, le gouvernement joue sur des conditions de rémunérations alléchantes, des incitations à la stabilisation des résidents et sur l'aménagement d'axes de communications permettant le désenclavement.

    De par son relief et les massifs qui l'entourent, le Tibet est le véritable château d'eau de l'Asie, où naissent les sept plus grands cours d'eau du continent ; plusieurs barrages hydro-électriques sont déjà en activité et quelques projets grandioses se préparent.

    La partie orientale du Tibet, et en particulier le Kham annexé au Sichuan et au Yunnan constitue ( on devrait dire constituait !) une immense réserve de bois, exploitée à outrance pour les besoins de la Chine de l'Est ; selon le World Watch Institute, le massif du Kongpo qui comptait 220000 km2 de forêt en 1950 a été déforesté à 85% ! Une surexploitation exhaustive et inconséquente, sans nulle doute responsable des inondations catastrophiques survenues ces dernières années en Chine, en Indochine et au Bengla Desh.

    Et surtout, le sou-sol tibétain regorge de richesses minérales et énergétiques de tout premier intérêt : les plus grands gisements planétaires de borax et d'uranium ( en Amdo ), la moitié des réserves mondiales de lithium, le premier rang national pour le cuivre et le chrome, mais aussi des hydrocarbures, de l'or, de la bauxite, de l'étain...Dans le domaine nucléaire, la Chine a fait de l'Amdo un véritable pôle où se concentrent toutes les filières atomiques : mines, raffineries, centre d'expérimentations civils et militaires, zones de stockage, usine de retraitement des déchets contaminés ( qui a d'ailleurs œuvré pour l'Allemagne !)...et, même si Pékin nie farouchement, bases de lancement de missiles balistiques intercontinentaux. Les observateurs étrangers regardent aujourd'hui l'Amdo comme l'une des principales poubelles nucléaires de la planète...avec tous les effets néfastes que l'on connaît sur la santé des populations nomades environnantes.

    Le Tibet s'inscrit donc totalement dans la stratégie d'aménagement du territoire chinois qui fait des provinces occidentales, récemment conquises, les fournisseurs de matières premières pour les zones littorales, ouvertes sur le monde et l'économie mondialisée.

     

     

     

    A l'énoncé de ces données historiques et présentes des rapports sino-tibétains, il est évident que la contrefaçon est grossière. La déformation de la réalité historique et de la situation actuelle du Tibet ne résiste pas longtemps à une confrontation sérieuse des sources et des témoignages ; à l'évidence, l'affirmation de la souveraineté historique de la Chine sur le Tibet, relève de la propagande idéologique, nationaliste et impérialiste. De même, les discours triomphants sur les progrès socio-économiques, comme sur l'adhésion enthousiaste du peuple tibétain ne cache que la réalité d'un échec patent : les Tibétains n'ont jamais renoncé, dans leur grande majorité, à leur spécificité culturelle, à leurs croyances et rêvent de retrouver leur indépendance, ou de rentrer dans un pays libéré, pour les exilés. Le constat apparaît clair : le Tibet n'a jamais été partie intégrante de la Chine avant 1950, seulement un protectorat effectif au XVIIIème siècle. Depuis l'invasion, il subit une situation coloniale, répressive, une annexion déguisée en pseudo-autonomie et des atteintes perpétuelles aux plus élémentaires des Droits de l'Homme.

    On peut donc se poser un certain nombre de questions :

    1/ : Qui les Chinois pensent-ils abuser par cette propagande ?

    Certainement pas les observateurs étrangers ( au moins ceux qui sont honnêtes ! ) ni les Tibétains ; le discours chinois actuel relève de la paranoïa : " tout le monde est contre eux et se trompe, eux seuls détiennent la vérité " ! En fait, cette propagande n'a d'effet que sur une population chinoise désinformée, interdite de débat ou de contestation, et qui n'a pas accès aux éléments qui lui permettraient un jugement plus objectif. Elle peut, également " abuser " ceux qui veulent bien se laisser abuser, c'est à dire une minorité de Tibétains qui a trouvé avantage à faire le jeu de l'occupant et surtout, nombre de responsables politiques et économiques mondiaux qui voient dans la Chine, au potentiel si impressionnant, un partenaire incontournable et donc à ménager.

    2/ : Qui est responsable de la situation actuelle ?

    A l'évidence, les torts sont partagés. Les Chinois ont, bien sur, la majeure part des responsabilités, mais les Tibétains aussi, qui ont abandonné, volontairement, un pan important de leur souveraineté du fait des principes bouddhiques ; des tibétains aussi, qui après la proclamation de leur indépendance, ont choisi l'isolement et un conservatisme forcené, sans chercher à s'ouvrir aux influences modernes de l'étranger ni à obtenir une reconnaissance internationale ( à la différence du Bhoutan et de la Mongolie, qui, eux, ont préservé leur indépendance ! ). La faute aussi aux grandes puissances qui ont systématiquement manœuvré dans leur seul intérêt, avant 1950, pour adopter la politique du laisser-faire ensuite. L'Inde de Nehru, enfin, qui s'est lourdement trompée sur les intentions chinoises, sacrifiant au passage un Tibet qui lui aurait été bien utile en état-tampon. [ l'Inde s'est bien rachetée depuis par l'aide précieuse qu'elle accorde aux réfugiés ]

    3/ : Quelle est la stratégie actuelle des Chinois ?

    Les dirigeants de Pékin semblent avoir compris que l'usage de la force et de la propagande était insuffisant pour faire plier une population ancrée dans ses convictions religieuses et culturelles, éprise d'indépendance et réfractaire aux idées matérialistes véhiculées par le PCC, une population qui idolâtre son dieu vivant. Tout en maintenant un système très répressif, sous des airs de libéralisation pour satisfaire l'opinion internationale, les Chinois jouent maintenant sur le temps. Ils savent, en effet, que le Dalaï Lama n'est pas immortel et que les Tibétains auront beaucoup de difficultés à lui trouver un successeur possédant le même charisme et la même notoriété internationale. Ils utilisent l'implantation massive de colons hans qui font des Tibétains une minorité sur leur propre territoire ; avec le temps, le peuple tibétain est condamné à disparaître par " dilution " dans la masse, technique qui a déjà fait ses preuves en Mongolie Intérieure et en Mandchourie ; l'encouragement des mariages mixtes, les programmes de limitation forcée des naissances, l'absence totale d'action contre le SIDA...s'inscrivent dans la même logique. L'occupant joue également sur l'avancée inéluctable de l'acculturation des jeunes générations : ceux du Tibet qui n'ont pas été baignés dans la culture ancestrale et n'ont pas pu bénéficier des enseignements bouddhiques traditionnels ; ceux de la diaspora ( nous en sommes à la troisième génération ), de plus en plus imprégnés de culture étrangère et coupés de leurs racines.

    4/ : Quel avenir pour le Tibet ?

    On peut être résolument pessimistes... sans être totalement défaitiste !

    En effet, aujourd'hui, selon de très nombreux témoins, la civilisation tibétaine traditionnelle est " morte " au Tibet où elle n'est plus qu'une façade folklorique pour touristes ; les monastères, qui constituaient la base de la société et la garantie de la pérennité des traditions sont vidés de leurs forces vives, empêchés de dispenser leurs enseignements et étroitement contrôlés ; les maîtres spirituels ont disparus ou vivent en exil ; la culture ne survit qu'à l'étranger et elle est donc menacée de disparaître à court terme.

    La perspective pour le Tibet de recouvrer son indépendance [ le Dalaï Lama, réaliste, ne réclame qu'une autonomie réelle ] sont quasi nulles, quelque soit la méthode utilisée : la non-violence, malheureusement inefficace comme la résistance armée qui fut et serait trop inégale ; la négociation, prônée par les grandes puissances, s'avèrent jusqu'à présent impossibles car, depuis 50 ans, toutes les tentatives ont échoué face à l'intransigeance chinoise qui pose, à chaque fois, des préalables inacceptables. La pression internationale, enfin, s'est toujours révélée insuffisante, par sa modestie et par l'attitude chinoise, extrêmement pointilleuse sur les questions d'ingérence dans ses affaires " intérieures ".

    La seule possibilité d'évolution significative réside, à priori, dans un bouleversement du régime chinois, de l'intérieur. Actuellement, l'opposition chinoise a pris conscience de la réalité du problème tibétain et n'est plus opposée à une autonomie réelle ( voir pour certains, à l'éventualité d'une indépendance ) et, en tout cas, souhaite une amélioration notoire des Droits de l'Homme et du respect de la culture. Pour l'instant, cette opposition est totalement muselée...mais qui sait ? qui aurait prédit, il y a 15 ans, l'effondrement brutal de l'URSS et du système soviétique ?


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  • Le Périple de Joël pour la Paix

     Le périple d'un handicapé en tricycle jusqu'au nord du monde.

    Tél. et e-mail de Joël pour le joindre :
    06 84 14 51 84 (durée limitée) / joeldebermond@hotmail.com

    Soutiens médiatiques & sponsors de Joël durant son périple :

    http://perso.wanadoo.fr/jardin.secret/images/imagesWebBlog/IngridLogo.gif

     

     

    www.betancourt.info

     

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    AMBASSADE UNIVERSELLE de la PAIX
    GENEVE  SUISSE
    CP 417  1211  GENEVE  19  SUISSE 

    universal-peace-embassy@hotmail.com

    _________________________________________

    Le compte-rendu au jour le jour :

    Cher Amis,

    Je vous informe du DEFI que mon ami Joël handicapé (°) va entreprendre: un périple en vélo tricycle couché  depuis Narbonne jusqu'au Cap Nord ... pour la cause des Handicapés _ pour l'accroissement de leur rôle dans notre société _ et pour la Paix _ pour les peuples qui n'ont pas la liberté de parole et de déplacement.

    Mon ami va partir le 12 mars et arrivera au Cap Nord vers le 15 juillet.

    Si ce premier périple est couronné de succès il entreprendra un nouveau périple dans les nouveaux pays récemment accueillis dans l'Europe (°°).

    Je serai à ses côtés, en vélo, en tant qu'accompagnateur, pour l'aider à résoudre les problèmes pratiques posés par son handicap.

    Souhaitez lui bonne chance dans cette courageuse entreprise et apportez lui votre soutien.

    Vous pouvez recevoir des nouvelles de Joël de Bermond durant son périple ou le CONTACTER ou placer les autocollants de vos associations soutenant notre initiative,  sportives, handisports, pour les droits de l'homme, ... à l'une de ces 2 adresses email : joeldebermond@hotmail.com

    benjamin.lisan@free.fr

     Adresse du site présentant ce projet : www.voyagejoelpourlapaix.euro.st (site provisoire).

     En vous remerciant de nous avoir lu et de votre attention.

     Cordialement,

    Benjamin LISAN
    email: benjamin.lisan@free.fr

    (°) victime grave trauma cranien _ voir document ci-joint : plusieurs traumatismes importants dont celui de la perte définitive de l'équilibre pour la station debout.
    (°°) plus tard ... il espère continuer son voyage autour du monde ...

     

    http://perso.wanadoo.fr/jardin.secret/images/imagesWebBlog/Joel4_s1.jpg

    Dear Friends,

    I inform you of the CHALLENGE that my handicapped friend, Joel de BERMOND (°), will undertake: 

    a three-wheeled bicycle Europe tour, (*) from Narbonne (south of France) to the Northern Cap (Norway ...
    for the cause of the Handicapped Peoples _ for the increase in their role in our land _ and for the Peace _ for the peoples which do not have the freedom of speach and displacement. 

    My friend will leave on March 12 and will arrive at the Northern Cape about July 15. 

    If this first tour is crowned of success it will undertake a new tour in the new countries recently entered in Europe (°°).

    I will be at his sides, in bicycle, as a guide, to help it to solve the practical problems posed by its handicap. 

    Wish him good luck in this courageous aim and give to him your support. 
    You can receive news of Joel de Bermond during his tour or CONTACT it for friendship or to place the stickers of your sporting, handisports, for the humans right associations supporting our initiative (on our bicycles),
    ...  with the one of these 2 addresses email:  joeldebermond@hotmail.com
    benjamin.lisan@free.fr
    Address of the site presenting this project: 
    www.voyagejoelpourlapaix.euro.st  (provisional / temporary site, unfortunately in french). 

    By thanking you for having read our mail and for your attention. 

    Regards,

    Benjamin LISAN
    e-mail:  benjamin.lisan@free.fr

    (°) Joel have been victim of engraves cranium  trauma _ to see document attached:  several significant traumatisms of which that of the final loss of balance for the upright station . 
    (°°) later... Joel hopes to continue its voyage around the world...

    http://perso.wanadoo.fr/jardin.secret/images/imagesWebBlog/JoelDepart1_s1.jpg

    Le départ de Joël, de Saint-Laurent de Cabrerisse, le dimanche 12 mars 2006.

    _____________________________________________________________

    Le compte-rendu au jour le jour.

    _______________________________________

    Du 12 mars au 17 mars.

    Cher Amis,

     Des infos sur Joël, juste pour que vous ne vous inquiétez pas ...

    J'ai eu ce soir des nouvelles, par téléphone, de Joël, parti pour le Cap Nord, de chez lui (dans le sud de la France), en vélo tricycle couché.

    Il est parti seul, dimanche soir vers 17 h et il a fait, maintenant, 110 km depuis St-Laurent-Cabrerisse, son point de départ.

     Aujourd'hui, parti de Narbonne, il est arrivé, gelé, frigorifié, du côté de Frontignan, ralenti par un fort de vent de face, ressemblant au Mistral.

    Pour se couvrir, il y avait des Chaussettes plus des nues pied et un tee shirt + une chemise + une polaire.

    Seul problème pour sa sécurité, il ne peut pour l'instant, pas prendre de routes secondaires allant dans le sens de son trajet, et il est obligé d'emprunter les nationales, pour l'instant.

    Pour sa sécurité, il porte un gilet fluo. Son vélo est équipé d'un feux rouge, d'un gyrophare et de 2 feux rouges clignotants. Il dispose aussi d'une sirène.

     En vous remerciant de nous avoir lu et de votre attention.

     Amicalement,

     Benjamin

     Benjamin LISAN, Futur accompagnateur de Joël à partir du 14 avril,

     Dear Friends,

    Some infos on Joel, just so that you do not worry... 
    I had this evening of the news, by telephone, of Joel, left for the Northern Cape, from his home (in the south of France), en three-wheeled cycle. 
    It left only, Sunday evening towards 17 H, and it made, now, 110 km, since St-Laurent-Cabrerisse, his starting point. 
    Today, started from Narbonne, it arrived, cold, refrigerated, on the side of Frontignan, slowed down by a fort of wind of face, resembling to the Mistral blizard. 

    To cover itself, there were Socks more of naked the foot and a tee-shirt + a shirt + polar coat. 
    Only problem for its safety, it cannot for the moment, not to take minor roads going in the direction of its way, and it is obliged to borrow the main roads, for the moment. 

    For its safety, it carries a fluo waistcoat.  Its bicycle is equipped with red lights, a gyrophare and 2 twinkling red lights.  It also has a siren / alarm.
    Friendly,

    Benjamin

    _____________________________________________

    Message de Magalie Turquin :

    Auteur pour la jeunesse, je viens de publier un ouvrage géopolitique sur le Tibet et j'organise tout au long du mois de mai une marche entre Paris et Cherbourg afin de rencontrer des collégiens et de les sensibiliser aux Droits de l'Homme par l'exemple du Tibet. Cette démarche n'est ni un exploit sportif, ni un acte uniquement militant mais une démarche humaine à taille humaine.

    Je salue vivement vos actions que je trouve admirable. Nous pourrons peut-être nous aider mutuellement mais je ne sais pas encore de quelle manière. Tashi Delek !

    Magali Turquin
    _______________________________________________

     Chère Magali,

    Je transmets vos voeux et vos félicitations à Joël, qui actuellement est un peu frigorifié sur la route, entre Montélimard et Crest. Il avance assez vite.

    On souhaite que l'exemple de Joël puisse servir aux autres accidentés ... afin qu'ils ne baissent pas les bras.

     Durant, notre voyage, Joël et moi, nous parlerons aussi du Tibet (+).

    Amitiés

     Benjamin

     (+) voir sur mon site perso, la page Tibet :

    http://perso.wanadoo.fr/jardin.secret/EcritsPolitiquesetPhilosophiques/EcritsSurTibet/indexTibet.htm 

    http://perso.wanadoo.fr/jardin.secret/images/imagesWebBlog/JoelJura2.jpg

    __________________________________________

    Le samedi 18 mars

     Avant hier, il était arrivé à Montélimar, par la N7, puis il est passé par Crest. Hier soir, joël est arrivé à Roman (capitale de la chaussure).Joël vient de rencontrer un Journaliste de France3 qui l'a interviewé sur la route.

    Hier il était passé à Crémieux. Il a dormi hier soir dans un gîtes du côtés du hameau des Chambarands (à quelques km au nord de la ville Romans-sur-Isère Drôme).

    Demain, il part sur Prémanon, Pontarlier, Suisse, Montbéliard

    Depuis Montélimar, jusqu'au Chamarands, un cycliste, Michel Le Mée, de l'association CCI _ Cyclo-Tourisme International _ a accompagné Joël. Très bricoleur, Michel a encore amélioré le vélo de Joël.

    Hier, le temps était magnifique avec un soleil extra. Aujourd'hui, il était nuageux.

    Il fait maintenant une moyenne de 10 km / h. Ce matin, il est parti à partie 8 h et est arrivé à 18 h.

    Amitiés

    Benjamin

    Normalement, Joël devrait s'arrêter à Bâles puis à Mulhouse le dimanche 26 mars. ________________________________________________

    http://perso.wanadoo.fr/jardin.secret/images/imagesWebBlog/JoelJura3.jpg

    Joël dans le Jura du côté de Prémanon

    Dimanche 19 mars,

    Joël va toujours bien. Il a franchi aujourd'hui les très jolies gorges de l'Ain. Sa route monte toujours. Il a bénéficié d'un super beau temps. Il est arrivé ce soir à Dortan, à côté d'Oyonnax, chez des amis.  Il pense qu'il va faire une pause demain (une journée de repos).

    Amitiés

    Benjamin

    PS. Sinon, Joël signale que la place du marché de Crémieux est très jolie.

    PS2. Ci-joint l'article du Dauphiné Libéré sur Joël et la photo de Joël sur le trajet prise par le photographe du Dauphiné Libéré : Hervé Coste (qu'il soit remercié ici).

     http://perso.wanadoo.fr/jardin.secret/images/imagesWebBlog/JoelDauphi1_ss.jpg http://perso.wanadoo.fr/jardin.secret/images/imagesWebBlog/ArtiDauphi2_s.jpg

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    Lundi 20 mars : journée de repos de Joël à Dortan chez Gérald Daranchon.

    Dortan est situé en zone montagneuse.

    Image satellite du trajet fourni par Christophe, le fils de Joël :

     

     

    http://perso.wanadoo.fr/jardin.secret/images/imagesWebBlog/cartepanorama1.jpg

    ________________________________________________________________

    Lundi 21 mars 2005 :

    Gérald Daranchon, du CCI, a accompagné avant hier Joël et l'accompagné aujourd'hui en vélo. Ils sont partis sous la pluie. Heureusement, Joël est bien protégé et bien couvert. De Dortan, ils ont d'abord descendu vers Saint-Claude, puis ils ont remonté par des côtes assez dures, jusqu'à Prémanon à 1240 m d'altitude, une station de ski de fond, en plein Jura. Ils ont peut-être fait plus de 1000 mètres de dénivelés aujourd'hui. La neige était rejetée sur les bas côté, le long de la route, et ne les a pas gênés. La journée de repos d'hier n'était pas inutile.

    Ce soir, ils logent chez Laurence et Gilles Danicker, du CCI.

    Amitiés

    Benjamin

    PS. De mon côté, j'ai acheté le vélo aujour'hui, qui me permettra d'accompagner Joël.

    PS2. Gérald suggère que se crée une chaîne de l'amitié et de l'espoir de cyclistes accompagnant continuement, Joël, tout le long de son périple, jusqu'à sa destination finale, afin qu'il ne soit pas seul ... 

    Vous roulerez pour Ingrid Bétancourt et pour la Paix, pour les personnes dans la difficultés (peuples souffrants, handicapés ...) ... et aussi pour soutenir Joël.

    Venez aux côtés de Joël, nombreux en vélo !

    -------------------------------------------------------

    http://perso.wanadoo.fr/jardin.secret/images/imagesWebBlog/JoelJura4.jpg

    Gilles Dannecker a un projet, comme Joël, pour les écoles d'Oslo, d'Helsinki et pourrait aider Joël. 

    Joël a longé, aujourd'hui, un très joli lac ... après Pontarlier, puis vue des gorges et une très jolie chapelle. Mais à cause de la pluie, le risque de laisser seul son vélo, le risque du pépin d'une crevaison ... il n'a pu s'arrêter.

    Hier soir, il a logé chez François Dubaye au village de Pfedtterhouse (proche de Chaudefond, côté français sur la frontière Franco-Suisse).

    Et hier soir aussi, je ne l'ai pas pu l'avoir au téléphone à cause d'un défaut de couverture téléphonique.

     

    Demain soir, il sera peut-être Montbéliard.

    Depuis 2 jours, mauvais temps avec des averses froides (d'une durée moyenne de 5 à 10 mn).

    Joël déclare « J'ai pas chaud ! ». Il arrive de s'arrêter dans des cafés, pour les besoins courant et se tenir au chaud et se protéger de la pluie.

    Pendant qu'il pédale, pour ne pas avoir trop chaud et transpirer, il est toujours en short.

    Il porte aux pieds 3 ou 4 paires de chaussettes aux pieds et des sandales.

    Il porte toujours 1 paire de gants normaux.

    Son vélo Optima est maintenat au point (grâce à l'aide mécanique de Michel Lemey de Romans-sur-Isère).

     

    Sur la route, Joël a rencontré une femme dont le fils est aussi un traumatisé crânien ...

    Inspiré par l'exemple de Joël, elle veut maintenant acheter à son fils, un tricycle.

    Elle a conservé l'adresse de Joël pour le contacter pour avoir des conseils pour l'achat d'un tel vélo tricycle. 

    Son fils a des tremblements du côté gauche et est en fauteuil roulant.

    Il a moins d'autonomie que Joël et plus de tremblement que lui.

     Joël, à cause de son handicap, craint le pépin (à cause de la paralysie d'une de ses mains). Sinon à cause de cela, il lui faudrait une journée seul juste pour changer une seule roue. Car il sera seul, à la merci de ce pépin, s'il survient ...

     

    Selon, Christophe le fils de Joël :

    <<Ce matin il est parti de LABERGEMENT STE MARIE pour rallier MONTBELIARD, via PONTARLIER, MORTEAU, ST HIPPOLYTE et PONT de ROIDE. Hier il est parti de PREMANON et à rejoint LABERGEMENT via BELLEFONTAINE, CHAPELLE DES BOIS, CHAUX NEUVE, MOUTHE. Grosse étape aujourd'hui il prévoyait de faire 100 km.

     Un message de la part de ma mère [l'épouse de Joël] :

     "Bonjour Benjamin,

    Joël voyage avec le coeur chevillé au corps. il y a Ingrid BETTANCOURT et avec elle 3000 otages actuellement en Colombie - dont 400 enfants - 80 % des otages dans le monde sont en Colombie. Ne pas oublier.

    Joël voyage avec le corps chevillé au coeur : pour l'association T.C. LANGUEDOC ROUSSILLON, pour HANDISPORT NARBONNE. Sa chemise est siglée "HANDISPORT" mais aussi "CREDIT AGRICOLE" (je ferai parvenir les photos de son départ). Il souhaite que l'appel au sponsoring soit lancé vers eux, non pour lui, mais pour aider à financer le voyage 2007 au Chili HANDISPORT NARBONNE. Qui a une idée? Jackie."

     @+

    Christophe

     PS. Autres infos : Le père de Gilles Dennecker l'a accompagné ce matin jusqu'à Arçon (au nord de Pontarlier) et Gilles m'a envoyé 2 photo des 2.

    Gérald ARONSSOHN m'a envoyé, ce soir, 16 photos qu'il a prise de Joël accompagné par son fils en monocycle ! En voici deux :

    http://perso.wanadoo.fr/jardin.secret/images/imagesWebBlog/MonoCycle1.jpg

    http://perso.wanadoo.fr/jardin.secret/images/imagesWebBlog/MonoCycle2.jpg

    -------------------------------------------------------

    En lien avec la fédération internationale des comités de soutien à Ingrid Bétancourt et aux otages colombiens ( FICIB) Joel sera reçu lundi 27 mars par la Mairie de Mulhouse, ville où il fera escale avant de rejoindre l'Allemagne.

    Ingrid Bétancourt est citoyenne d'honneur de la ville de Mulhouse depuis le 17 mars 2003.

    Guy Patoor du comité de soutien de Colmar ( FICIB) sera aux côtés de Joël .

     Pour toute information ,s 'adresser à ; Marlène MARY, ( contact presse FICIB : 0612604315).

    http://perso.wanadoo.fr/jardin.secret/images/imagesWebBlog/JoelPereGilles.jpg

    Le père de Gilles Dennecker.

    =====================================================

    La réception par la Mairie de Mulhouse, du Comité Ingrid Bétancourt et de Joël :

     http://perso.wanadoo.fr/jardin.secret/images/imagesWebBlog/ComiteIngridJoel.jpg

    http://perso.wanadoo.fr/jardin.secret/images/imagesWebBlog/ComiteIngridJoel2.jpg

    1) la photo de famille devant la Mairie.

     http://perso.wanadoo.fr/jardin.secret/images/imagesWebBlog/JoelSoutienIngrid_s.jpg

    2) Joël soutient Ingrid.

     http://perso.wanadoo.fr/jardin.secret/images/imagesWebBlog/RcpAdjointeMaire1_s.jpg

    http://perso.wanadoo.fr/jardin.secret/images/imagesWebBlog/RemiseMontre1_s.jpg

    3) l'adjointe au Maire de Mulhouse (en violet) reçoit Joël et lui remet une montre de la Mairie de Mulhouse.

    ____________________________________________________

    Le 31 mars, Jean-Louis Henry, un collègue de travail, réalise 15 autocollants ci-avant, de soutien au périple, pour [placer sur] les 2 vélos :

     http://perso.wanadoo.fr/jardin.secret/images/imagesWebBlog/autocollant_s3.jpg

    http://perso.wanadoo.fr/jardin.secret/images/imagesWebBlog/ParapenteIngrid_s.jpg

    Le comité Ingrid Bétancourt de Nantes (Isabelle Galent) nous envoie 10 grands et petits autocollants de soutien à Ingrid accompagné de cette carte postale d'un parapentiste dans une cage, lors de la coupe Icare 2004 de parapente, à Saint-Hilaire du Touvet (~ Grenobre), en soutien à Ingrid, accompagné d'un gentil petit mot d'Isabelle : "Merci encore pour votre soutien et celui de Joël. Quel magnifique engagement et quel courage !".

    Une info de Marlène MARY (+) :

    Cela fait 4 ans que les Comités Ingrid Bétancourt se battent pour sa libération.
    Le mari d'Ingrid a largué des milliers de photos des enfants d'Ingrid l'été dernier sur la jungle. Tous les jours une radio, "la voix des séquestrés" envoient des messages vers la jungle.

    (+) Marlène Mary, chargée des relations avec la presse pour la FICIB (Fédération internationale des comités Ingrid Bétancourt) :
    Son tél. 06.12.60.43.15, email: varpouringrid@club-internet.fr.
     

    ===================================

    Un message de Simone Chrétien du 6 avril 2006 :

    Bonjour Benjamin

    je voulais vous transmettre tous mes voeux de réussite pour le long périple qu'a entrepris ton ami Joël depuis le mois dernier... et que tu devais accompagner...

    Amicalement
    Simone
    _______________________
    Nouvelles de Joël du vendredi 6 avril 2006 :
    Depuis sa traversée de la Forêt noire en début de cette semaine, il ne rencontre que des paysages plats et que de la pluie
    bien froide. Il a toujours aussi froid. Il eu peu malade, surtout depuis que ses amis allemands de Frankfort, qui l'on hébergé lui ont offert une belle quantité de chocolat ...  un présent de Pâques avant l'heure ...
    Il s'est arrêté hier à Ravensbourg, pour tenter de changer son dérailleur externe, par un dérailleur situé dans le moyen arrière
    (dérailleur de type "rolloff" ou de type anglais) ... je ne sais pas si l'opération à réussi.
    J'ai pour l'instant quelque mal à obtenir une "vacation téléphonique" longue de Joël.
    Je vous donnerais plus de nouvelles si j'en ais.
    Benjamin
    ==================================
    Un message de Christophe, le fils de Joël:
    Salut Benjamin,
    Aux dernières nouvelles, Papa serai près de la ville de Dresde après avoir traversé une partie de la république Tchèque. Cette traversée à été pénible pour lui car les routes sont très mauvaises (pavés etc...).
    Son moral est très bon. Il continu en direction de la côte Baltique ou il doit aller chez des amis près de Rostock.
    Ci-joint le tracé (très approximatif, car il ne donne pas de détails) de son itinéraire... Déjà plus de 1000 km au compteur.
    Je pense qu'a cette allure il sera en avance pour votre rendez-vous au Dannemark?
    Bon week-end, à bientôt.
    Christophe
    PS. Actuellement, ce dimanche soir 9 avril, il est entre Dresde et Liebtzig, évitant les montages des Tatras Tchèques.
     http://perso.wanadoo.fr/jardin.secret/images/imagesWebBlog/CarteEurope1.jpg
    Ci-avant, le trajet de Joël au dernières nouvelles, il "trace" sa route, toujours aussi vite.
    ===============================
    Dernières nouvelles de Joël (du mar. 11/04/2006 21:52), transmises de la part de son fils Christophe et de son épouse Jacky :
    Salut Benjamin,
    Plusieurs choses. D'abord t'informer que le téléphone de papa est "restreint" et il ne peut plus appeler depuis l'étranger, mais il peut recevoir des appels. Il me demande de faire le nécessaire auprès d'Orange pour modifier son contrat. C'est pour cette raison qu'il ne t'appelle pas.
    Ensuite, concernant son trajet, en ce moment il est à Lokauch (Sud de Berlin) et il pense éviter la capitale Allemande en la contournant par l'Est. Il pense arriver chez ses amis le 13 au soir (côte Baltique).
    Il te fait dire que la "fraîcheur" qu'il ressentait jusqu'à présent s'est transformée en "froideur" mais que malgré tout il continue à porter short et tee-shirt!!

    On va s'en occuper demain, en espérant qu'ils rétablissent sa ligne rapidement...
    Bonne soirée, à bientôt.
    Christophe et Jackie D. B. 
    PS. Au dernières nouvelles, aujourd"hui, mercredi, sa ligne téléphonique a été rétablie, on va tester cela ce soir, 20h. 
    ===================================
    Hier, le mercredi 11 avril, Joël était à Berlin-Est, ce soir, il devrait être être chez une amie de la famille et professeur de français, Cornélia, vivant  à 40 km de la frontière polonaise. 
    ===================================
    Samedi 15 avril 2006 :
    Il est possible que Bientôt Jackie et Christophe aillent rejoindre Joël du côté de Berlin.
    Voici ci-dessous les dernières images de joël :
    http://perso.wanadoo.fr/jardin.secret/images/imagesWebBlog/Img_klein1_s.jpg
    http://perso.wanadoo.fr/jardin.secret/images/imagesWebBlog/Img_klein2_s.jpg
    ____________________________________________________
    Nouvelles du lundi 17 avril 2006, d'après un mail de Jackie et Christophe :
    Joël a rejoint le Mecklenbourg par Viereck où la famille KATTNER l'attendait. A leur grande surprise, ils virent venir à eux un "viking" barbu, en short, à 20h, par 9°C. Joël s'est habitué aux plats locaux de pâques accompagnés de bière. C'était le jeudi 13. Quelle vitesse! le 15 tous sont allés voir le "Mur de la Liberté" et la porte de Brandenburg à Berlin. C'était l'anniversaire du père Peter, avancé de qques jours afin qu'il reçoive son cadeau : un camescope afin de filmer Joël, et Alex, leur fils, arrivé exprés de Pologne où il suit ses études.
    On ne peut retenir l'oiseau qui s'est à nouveau envolé le Dimanche pascal à midi. Vélo révisé, mais il y a eu crevaison à 30mn de là! Heureusement vite réparée... OUF!
    Dimanche soir, il arrivé à la Jugendenberge très content et impatient de voir la Baltique.
    Nous le reverrons donc à son retour en Octobre.
    Le temps là-bas : frais et fonte des neiges.
    Bonne semaine, @+
    Christophe et Jacie.
    ________________________________________________________
    ATTENTION !!!
     
    Par manque de place sur ce site, le blog de Joel continue sur son nouveau site : http://voyagejoel.blogspot.com/

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